On s'en doutait un peu : le temps des barbares est revenu. A l'ouest comme à l'est, au nord comme au sud, ce ne sont que combat meutriers, guerres fratricides, pilonnages incessants et sanglantes batailles. Partout où la diplomatie pète en société en accusant le voisin, la violence des hommes donne son libre court. Il en est de l'art comme du reste, et c'est à se demander si chaque fin de siècle ne doit pas nécessairement amener son lot de carnages, de catastrophes, d'épidémies et de malheurs en tous genres. Pour certains, toute cette violence, canalisée, se transforme en une formidable énergie que l'on ne retrouve plus guère que dans le sport sans dopage, les films X, le ménage et le métal, justement. Depuis près de dix ans, les Suédois de Marduk produisent régulièrement des albums féroces, sauvages, brutaux, subissant les foudres d'une censure qui glisse sur eux comme les injures d'un doberman aphone ou d'un prêlat intégriste aplopléxique : d'inspiration furieuse, "Panzer division Marduk", le petit dernier, est, après "Nightwing" et son concept Dracula, basé sur la guerre totale, de la pochette aux lyrics en passant par les tirs de mortiers et les passages de chars d'assaut ponctuant les morceaux comme autant de clous pointus la chair meurtrie d'un cénobite. De passage à Paris, Morgan, guitariste fondateur des cavaliers de l'apocalypse, nous en touche deux mots à la veille du concert des Artefacts, unique concert français.
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